Ryan Keberly
[la perle qui n'était plus dans l'huître]
Y'a des jours sans. Aujourd'hui en est un.
Alors essayons de se changer agréablement les idées si vous n'y voyez pas d'inconvénients.
Alors que j’offrais hier l’aveu peu valorisant à l'épouse de George Clooney - je connais beaucoup de monde, voilà où ça mène - que ce n’était pas un petit poil innocent que j’avais dans la main, mais un immense palmier, je me dois de vous dire aujourd’hui que les choses n’ont absolument pas changé.
Mais j'en abuse et j’ai de surcroît une assistante totalement dévouée qui me
corrige tous mes rapports – alors que je ne fais jamais de fautes, hein – et qui dépose
un verre de soda sur mon bureau chaque jour de la semaine.
Ce qui revient presque à dire que c'est le paradis sur terre, ouep.
Ce matin, ayant été forcée de tomber du lit pour un RDV, ce temps mort est d'autant plus appréciable maintenant, juste avant d’attaquer la
journée et son grand rush, où j’ai tous les maux du monde pour me retrouver
avec un ulcère avant 33 ans. [33 ans parce que 'dites 33'; c'est un jour sans, je vous le rappelle, donc tout ce que je vais dire ne sera pas justifiable]
Surtout si c’est pour
partager la même cellule que Lincoln Burrows.
Du coup, je me plonge sans remords dans une activité tout à fait
anti-professionnelle, qu’on peut aussi qualifier de relaxante pour dire les
choses plus simplement, et qui consiste majoritairement à surfer sur le web.
Je prends le temps de laisser un petit mot à deux ou trois personnes
qui m’offrent mes premiers sourires de la journée, j’évite sans succès les
photos d'un crâne fraîchement rasé et je découvre la dernière collection
alléchante qui va me faire définitivement regretter d’être partie me perdre
ici.
Mais ce surf, bien que virtuel, a quand même ses limites donc je m’oriente très vite sur le but principal : essayer de tomber sur
des perles.
Et de grâce, des perles, y’en n’a pas que dans les huîtres.
Tout ceci m’oblige même à mentir
de bonne heure à mon assistante, en prétendant que je viens de me prendre
les bulles de ma boisson gazeuse dans l’œil, d’où les presque larmes.
Le fait est que ce merveilleux site à moitié blog était dans
mes anciens favoris, tous perdus quand la mémoire interne de mon ordinateur de bureau a
décidé de rendre l’âme, quelques deux ans plus tôt.
Alors forcément, ça me rappelle plein de choses. Notamment pourquoi j'ai changé de travail.
Je vous conseille vivement ce site dont le titre est un des moindres attraits ; le plus alléchant restant des photographies tellement divines qu’il devient presque
cruel de les regarder, c’est dire.
[On pense soudain à quel point on est ridicule avec son propre
appareil photo, à s’y croire nous aussi, où à passer pour une perverse qui ne
veut prendre en photo que les enfants dans les bas quartiers de Bangkok]
Les rides et les couleurs, aussi nombreuses que les
archives, sont une sorte d’audacieuse composition qui me fait penser à une
symphonie, où chaque portrait, chaque visage, serait une note à jouer...
Et voilà comment ce matin j’ai surfé, j’ai pêché et je vous ai ramené une
perle.
A savourer sans modération.
Maintenant je vais peut-être aller bosser.
Nota : oui, pour une de ces rares fois, la photo a un rapport avec le texte.