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Im a Bree
11 juin 2007

Hello

[dis bonjour à la dame]
[et serre les dents, tu seras gentille]

 

Billet un peu long avant lequel votre g. dévouée
a sagement éviter de s’observer dans la glace,
non rapport à sa coiffure alsacienne
mais bien davantage à sa transformation en créature odieuse,
celle-là même qui se met à râler sur quelques injustices de la vie.

 Et, non, ça n’a rien à voir avec la défaite de Moya à Roland Garros.
[Moya faut qu’on parle]

 

La politesse dans ma famille, ça a toujours été comme le jardin de Versailles : entretenu à l’extrême.
Et je dirais même mieux [si vous m’autorisez le jeu de mot facile] : c’est comme une seconde nature.

Sans savoir pourquoi, mes parents ont toujours tenu à inculquer à leurs enfants les bonnes manières de façon… outrancière, jusqu'à ce qu’il me plait de considérer le point de non retour.
Pas facile à comprendre, on est lundi matin je sais.

Laissez-moi traduire par des exemples.
D’abord il y a eu les « ne mets pas tes coudes sur la table » ou « tiens-toi droite » ou encore « ne parle pas la bouche pleine »…, tout ça dans un registre plutôt classique.

Puis est venu le temps des surprises comme « Va mettre une culotte ! »
[nan, je rigole tsss]
[quoique]

Enfin, moins évident quand on n’a pas encore dix ans, mes parents nous ont insufflés l’art de devancer les choses. Par exemple si mon père avait besoin de s’asseoir il fallait lui proposer une chaise.

Vous voyez sans doute mieux les choses à présent.

De toute évidence, mes parents prenaient à cœur leur nouvelle tâche de nous éduquer mes frères et moi de façon assez parfaite, comme si nous devions aller courir le monde, le baluchon rempli de bonnes manières.
Cependant, pour une raison que j’ignorais [et que j’ignore encore] mes frères avaient toujours droit à un traitement de faveur.
Comme si j’incarnais mystérieusement le vilain petit canard et qu’il fallait passer beaucoup, beaucoup plus de temps sur mon dos à surveiller mes moindres faits et gestes.

Je me dois de vous avouer que c’était précisément dans ces moments-là que je prenais un plaisir fou à ne pas faire ce qu’on attendait de moi.
[Bon, bah trop souvent quand même parce que les fessées, ça marque hein]
Mais à n’en pas douter, la petite fille sage comme une image donnait du fil à retordre.

Je me suis demandée plusieurs fois d’où ce besoin éducatif venait, et comment ils en étaient arrivés là ; est-ce qu’on me préparait sans le savoir pour le bal des débutantes ?
Il était très facile de me plonger dans un roman du siècle dernier sans jamais vraiment en sortir…

A la seule différence qu’au lieu de porter des robes sublimes, je traînais les pieds dans des baskets trouées et je marchais sur mes pantalons toujours trop grands.
Mon plaisir à moi, à l’inverse de bon nombre de petites filles, n’était pas tant de montrer mes poupées mais plutôt mes croûtes aux genoux.
Ce que mes parents devaient être fiers.

Bref, toujours est-il qu’en grandissant [bien trop vite], je me suis retrouvée avec une flopée de bonnes manières dont je ne savais quoi faire.

Option 1 : les ranger dans le grenier et les laisser mourir sous la poussière ?
C’est une idée.

Ou option 2 : s’en servir dans la vie de tous les jours et faire plaisir à ceux qui me l’ont inculquée et à ceux qui la reçoivent… ?
Bizarrement, malgré les fessées, malgré mon caractère de chien et malgré mon point de vue sur la question dix à quinze ans plus tôt [et qui tend à prouver que je suis sur le point de me contredire], et bien oui, je vote pour l’option 2.

~~~

...Enchaînement du tonnerre, laissez-moi vous dire que la notion de politesse à Bangkok est un peu étrange.
Et il y a 2 détails qui me frappent depuis quelques temps [et vous allez vite comprendre que le mot frapper est à prendre dans ses deux sens]

D’abord, pourquoi diantre ne vous retient-on pas la porte quand vous rentrez quelque part ?
Combien de fois, sans même y réfléchir, je me suis prise un double vitrage sur mon nez délicat.
Nan sérieusement, je suis à deux doigts de faire une expérience et de me planter exprès devant une porte et de ne pas la retenir pour voir la réaction des gens.
C’est vrai j’ai l’impression d’être la seule à trouver ça anormal !

Alors, effectivement, je ne réfléchis pas, pour moi c’est un peu acquis que si une personne ouvre une porte et qu’elle voit quelqu’un arriver juste derrière [ouhouh je suis là !], et bien, ma foi, elle retient la porte.
Au lieu de ça, ici j’ai plutôt l’impression qu’on se conditionne très vite pour se dire : « fais gaffe à ton nez ! »
A l’inverse, quand c’est moi qui la retiens, on m’observe avec des yeux ronds plein d’étonnement et on ne me dit pas merci.
Genre attention je suis une extra-terrestre.

Second point qui me sidère un chouïa : les voitures et… les piétons.
Quand on vient de France, à la limite, on est sans doute moins marqué que lorsqu’on est aussi passé par la Suisse [où le piéton est presque roi, pas moins]
Et bien ici, c’est tout l’inverse.
C’est l’effet Kiss Cool comme dirait mon chéri si je l’avais interviewé et je crois bien qu’il a raison.
C’est-à-dire que si vous voulez traverser un passage piéton et qu’une voiture arrive, et bien c’est la voiture qui passera avant vous. Parfaitement.

Je dois dire qu’observer les personnes reculer pour laisser passer des voitures voire, pire encore, attendre que la voiture passe alors qu’elle s’est avancée sur le passage piéton mais qu’elle ne peut pas aller plus loin à cause des bouchons, ça oui, ça me sidère un chouïa.
Et moi dans ces cas-là, je peux pas laisser faire une telle injustice !
[oui, des fois je sens l’appel de la redresseuse de tort monter en moi]

Alors je me lance dans l’aventure dangereuse qui consiste à lever la main pour devancer un remerciement.
Ceci dit, n’essayez pas trop souvent, car dans tous les cas, le chauffeur m’a contournée [parce qu’il le pouvait bien sûr] et offert en guise de « pas de quoi ! » un coup de klaxon des plus mémorables.
D’où l’effet Kiss Cool ; un jour, vous verrez, on finira par passer au travers de la voiture via la banquette arrière.

M’enfin, j’aime pas me plaindre je vous assure et pourtant...
C’est quand même assez frappant de constater que dans un pays ou on vous salue presque comme des princes, on peut se comporter de façon aussi contradictoire.

Je suis tombée sous le charme de la Thaïlande, oh oui ! et avant tout de sa capitale pour bon nombre de raisons dont le sourire des gens qu’on croise dans la rue en haut de liste.
Et pourtant, y’a bien des fois où j’oublie tout pour un seul conducteur qui me roule sur les pieds...

Moya_2_bis

Nota : souvenez-vous qu’il m’arrive souvent de détourner la vérité sur mon passé dans une forme de version humoristique peu défendable.

Nota à Moya : Ah bon ?
Carlos : oui ma belle, je suis l
à.
Moi : gloups.

Nota de petite voix : toi il t'en faut peu vraiment.
Moi : jalouse.

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Commentaires
G
Bah on est deux dans ce cas !<br /> [pas grave j'avais compris le sens]<br /> g.
G
"sourire colgate et option jupe" ?<br /> Bah t'es plutot sympa toi.<br /> Moi c'est un peu plus version "Hulk et coup de poing sur le capot" si tu vois ce que je veux dire.<br /> Je supporte pas trop les conductrices/teurs qui ne s'arretent pas.<br /> <br /> Ceci dit... <br /> "D'après mes observations, on a de meilleurs chances de traverser la route en "se jetant" littéralement, sans regarder de préférence, et lentement de surcroît" <br /> J'ai un peu les memes je crois.<br /> g.
V
contraire oui .. on n'est pas ... ai mme mangé deux mots oups...suis gourmande désolée ;-)
A
De ce que j'ai observé en arrivant en Provence, c'est qu'un *bon* piéton est un piéton qui fait n'importe quoi. Rares sont les voitures qui s'arrêtent pour laisser passer les piétons, *surtout* lorsqu'ils sont devant un passage clouté (un comble !). D'après mes observations, on a de meilleurs chances de traverser la route en "se jetant" littéralement, sans regarder de préférence, et lentement de surcroît.<br /> J'ai donc opté moi aussi pour la technique du remerciement (mais en regardant avant de traverser, hein), sourire colgate et option jupe ça marche à tous les coups :-)<br /> Bonne journée !
G
Oui, moi aussi je râle pour les portes mais ils font mine de ne pas comprendre la langue des engueulades, tu vois le genre...<br /> Sinon, t'as mangé un mot ou je me trompe : "on est prise au depourvu" ?<br /> g.
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