Virginia Tech

[est-ce que ça vous parle ?]

En ce mardi soir, j'ai un peu de mal à regarder les infos...

Je me suis toujours étonnée de voir les journalistes se précipiter sur des sujets d'un degré jugé plus médiatique que sur des faits d'une banalité qu'on réserve souvent aux moments de fête, quand plus personne n'est là.
Et je me suis toujours éloignée de la télé quand ça arrivait. Comme ce soir.

J'ai soudain du mal à croire que j'ai postulé à l'École de journalisme de Lausanne...
Moi ?
Moi qui dénonce cette façon de faire du journalisme, moi qui crache si facilement dans leur soupe...
Je réalise trop à présent à quel point je n'avais pas les mêmes prétentions ; écrire pour une revue déco, faire des articles sans prise de tête, ouais je suis lâche et je prends le côté lâche du métier...

Et ce soir, j'ai de nouveau un peu de mal à regarder les infos.
Je déplore ce drame mais je déplore tout autant le tapage qui est fait autour.
De façon alarmante, ce genre de publicité, quoique sûrement inconsciente, encourage ce genre d'actes.
Pourquoi peut-on lire par exemple le détail heure par heure de ce qui s'est passé dans cette Université alors qu'on ne connaîtra jamais le nom des quatre népalais et de l'afghan, ces cinq employés de l'ONU qui ont été tués par l'explosion d'une bombe au cours de l'une des attaques les plus meurtrières à toucher les Nations unies depuis 2001...?

Et moi qui suis là à parler de ma passion des photos...
Oui, je sais, nous sommes 6 Milliards sur le globe, on ne peut pas tous acheter un nouveau laptop en même temps, il y en a qui font l'amour aussi, d'autres qui donnent naissance à six bébés d'un coup, d'autres encore qui apprennent qu'ils n'ont plus qu'un an à vivre, quelques-un qui prennent en photo les rues de Bangkok après le Nouvel An et d'autres... qui sont victimes d'un tueur étudiant...

Note un peu morose ce soir, comme les infos...

Nota : rien à ajouter.

Comments

[g.]

Quelle réponse et quels arguments !
J'en ai presque du mal a trouver mes propres mots tiens.

Pour résumer ma pensée, c'est assez vrai ce que tu dis mais pour concernant le journalisme, j'ai surtout du y renoncer parce que l'Ecole fermait ses portes aux non-suisses, à l'époque de mes nombreuses tentatives d'y entrer...

Bref, je suis passée à autre chose.
Même si je continue à prendre des photos de déco et à rêver secretement de pouvoir un jour faire mes propres articles dans les revues de même sujet...

Mais ne t'inquietes pas, je ne suis pas encore prête à l'idée d'abandonner la photo parce que je me culpabilise d'aimer quelque chose, alors qu'il se passe des drames autour de nous.

Si on raisonnait tous comme ca, le monde n'avancerait plus, pas vrai ?

Merci en tout cas pour ce beau message et les compliments.
Je ne manquerai pas de les ressortir si je viens à douter de mon travail.
g.

[La Trollette]

j'étais déjà grande ;o)
Quand j'étais mioche, je ne mangeais pas beaucoup. Enfin... pas assez d'après ma mère. Alors elle me collait des plâtrées de trucs que j'aimais pas dans l'assiette en se disant que si j'en mangeais la moitié, ça reviendrait en fait à la ration "normale" qu'elle s'imaginait que je devais manger.
Evidemment, si j'en avalais le quart c'était déjà bien. Alors elle me culpabilisait en me disant que les petits Ethiopiens, ils seraient bien contents d'avoir autant à manger et qu'ils ne chipoteraient pas, alors mange ma fille, finis ton assiette.
"Maman, ça changera quoi pour les Ethiopiens si je finis mon assiette alors que j'ai plus faim et que si j'avale une bouchée de plus je serais malade? On va faire mieux, on va leur envoyer nos restes et comme ça tout le monde sera content."
;o)

Tout ça pour dire que si ton truc c'est le journalisme déco et les photos à Bangkok, fais-le sans te poser de question.
Tout ça pour dire que si t'arrêtes la photo parce que la misère du monde te pèse, ben ça fera une malheureuse de plus sur la planète. C'est pas égoïste, c'est mathématique ;o)
Ne renonce pas au journalisme (vaste domaine) sous prétexte que certains finissent leur assiette pour faire plaisir et vont vomir après ou que d'autres font la grève de la faim. Les deux se mettent en danger et tout le monde n'est pas assez barge pour vivre de façon aussi extrême tout le temps.
On peut rendre compte de la pulsation du monde de tant de façon différentes...
Tes billets sur ce blog... si la forme semble parfois un peu "futile", le fond est loin de l'être.

Le courage c'est pas forcément d'aller risquer sa vie. Le courage ça passe aussi par reconnaître et admettre ses limites et faire ce qu'il faut pour malgré tout vivre en accord avec soi-même.

Et l'ailleurs... ma foi, l'ailleurs, c'est peut-être parfois l'autrement.

biz

[g.]

Bienvenue !

Pour la Suisse, oh oui elle est belle mais... en ce moment j'en suis loin !

Alors quand je parle de ce que je vois à la tele, je ne peux pas dire si c'est pareil en Suisse, car c'est peut-etre sur CNN que je vois tout ca, mais ca n'en reste pas moins depuis Bangkok.

De quoi faire un tour du monde en une phrase, en résumé.
g.

[Folliculaire]

à travers votre post j'ai constaté que vous parlez de Lausanne. Moi qui croyait qu'il avait juste au Québec, Canada qui abordait la nouvelle de la tuerie comme un show télévisé à l'américaine.

P.S. Vous avez un beau pays pour l'avoir visitez l'été dernier et plus particulièrement le Valais et Vaud.

[g.]

J'oubliais, ca me dérange pas le moins du monde quand t'es bavarde.
g.