L’expatriée
[ou celle qui
lisait trois fois son poids en livres]
[le contenu des
crochets du dessus, c’est juste pour voir si vous êtes réveillés]
[et je pèse mes
mots, haha.]
[Oui, mon premier
but étant de me sentir « chez moi », l’expat, c’est un peu comme si
c’était quelqu’un d’autre]
Et bien, si vous
débarquez, vous n’êtes sans doute pas au courant mais j’ai encore quelques RDV
devant moi [plus beaucoup, rassurons-nous].
Et quelques bons
moments de stress en perspective.
Pardon ?
[elle te demande
si tu fantasmes encore sur les hommes de ton pays d’origine, c’est pas
compliqué]
[si encore le pays d'origine avait été un critère de fantasme]
[laisse tomber, t’es trop
compliquée toi]
Oui.
Quand je retrouve
la télécommande.
Je n’ai jamais autant
regardé d’émissions, de films ou de documentaires français que depuis que je
vis ici…
La réponse est
non.
A noter que
malgré mon estomac « fragile » je ne me suis jamais portée aussi bien
en France.
Et la seule indigestion remonte à un dîner dans un restaurant
européen…
Haha.
Attendez, je la
refais : Mouhahaha.
Ca répond à la
question ?
Très difficilement.
J’ai bien tenté
de l’apprendre, mais les réponses offertes sont tellement différentes d’une
personne à une autre, que j’ai finit par me résigner.
[Par exemple une
employée de bureau ne réagira pas de la même façon qu’une vendeuse au marché.]
En règle
générale, la plupart des personnes que je croise dans la rue me laisse penser
qu’il y a une certaine fierté à savoir parler l’anglais donc je ne vais pas
l’en priver.
Cependant, je
trouve très étonnant l’attitude d'autres personnes quand vous essayez de
parler leur langue, comme si, merde, elles se disaient « fais gaffe, elle
comprend ce qu’on dit. »
Encore
faudrait-il que j’en rencontre, ce qui est extrêmement rare.
Ensuite, comme on
ne se fait pas la bise en Thaïlande [on ne se serre pas la main, on ne fait pas d'accolade, on ne se touche pas ici], lorsque le manager de l’Hôtel,
qui est occidental, vient pour me serrer la main, je trouve son geste presque
déplacé.
Certaines des
habitudes de la culture du pays ont fortement déteint sur mon comportement, je
ne peux pas le nier.
Me sentir obligée est un bien grand mot.
De toute façon, le 14 Juillet dernier, je me trouvais quelque part où cette
date ne signifie absolument rien et où il n’y avait pas d’ambassade française.
Ecoutez-vous « France-Inter » en critiquant tout ce qui se passe
en France ?
Je n’écoute pas la radio.
Savez-vous qu’Eddie Barclay et Guy Lux sont morts pendant vos années
d’expatriation ?
Quand ces deux grands noms sont partis, je n’étais pas encore expatriée…
Ramenez-vous forcément un fromage de France ?
Ramenez d’où ? Quand ?
Je ne suis pas encore rentrée depuis que je suis partie… [*]
Et si c’est du supermarché : non. La cuisine thaï offre bien trop de
compensations.
[Et si ca vient vraiment à me manquer, je n’ai pas l’envie assez forte pour
en acheter.]
Quand vous rentrez en France, vous sentez-vous Française ?
Voir au-dessus : *.
Et réponse dans quelques mois…
Fuyez-vous en voyant la police locale ?
Pourquoi, j’ai une tête de déterrée ?
Regrettez-vous les apéritifs en terrasse ?
Ce que je regrette, c’est de ne plus pouvoir me mettre sur le balcon.
Avez-vous changé vos habitudes concernant le petit-déjeuner ?
Si encore mes habitudes n’avaient changé que pour le petit-déjeuner…
Je mange deux fois plus souvent dans la journée depuis que je suis ici…
Laissez-vous tomber les bonnes manières de votre pays d’origine pour vous
adapter à celles de votre pays d’accueil ?
Non, mais je m’habitue juste à faire gaffe à mon nez quand on ne me retient
pas la porte [cf. un des billets précédents]
Quelle attitude de votre pays d’expatriation espérez-vous garder ?
Le sourire sans doute.
Les gens sourient tellement ici.
Evidemment, certains sourires sont
beaucoup moins sincères que d’autres.
Mais je sais que depuis quelques temps, même à une inconnue qui passe, je
lui montre toutes mes dents.
Quelle attitude de votre pays d’expatriation espérez-vous ne jamais
prendre ?
Regarder quelqu’un et se dire qu’il est étranger.
Merci à Stéphanie, expatriée à Philadelphie [et dont je dévore les billets depuis longtemps... sans jamais lui avoir dit ; je sais pas pourquoi au juste mais maintenant c'est fait.]
Nota : un de ces sourires-là...