Let them eat cake
[Et gardez-en moi une part]
Contrairement à ce qu’on pourrait penser – et même s’il
reste difficilement probable de penser à quoi que soit d’autres à part retourner
se coucher, alors qu’on sort à peine du lit – Let them eat cake n’est pas une référence douteuse à la plus célèbre des Marie-A. ni le
conseil que donnait ma grand-mère à mon père quand il a eu sa fille.
Non, j’étais gourmande, certes, mais j’étais aussi
honteusement gâtée [sous-entendu que j’avais le droit de manger tout ce que je
voulais]
Et puis ma grand-mère ne parle pas l’anglais.
Bref.
Nota à moi-même : ne t’éloigne pas trop du sujet, t’as dit pas plus tard qu’hier que tu n’aimais pas te dévoiler et il n’est jamais très bon de se contredire.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je suis de bonne
humeur.
J’ai mis du temps à m’en remettre mais après un nouveau cake
à la banane acheté en express et une bonne bouteille de Petrus 2000 soda bien
frais [je sais, ce que je viens d’écrire est très certainement la chose la plus
honteuse que vous ayez pu lire ces sept dernières années], j’ai vite oublié la
défaite de l’équipe de foot de Thaïlande, que je considérais comme ‘mon’
équipe, comme celle de ‘mon’ pays, comme obligée de gagner. Mais qui a finalement perdu.
Bah non, on ne peut pas avoir la victoire et le cake de la victoire.
Je le retiendrai pour le prochain championnat.
En même temps, c’était tellement injuste, ils ont tellement
bien joué, avec tous ces sourires, toutes ces belles gueules [je sais, ça n’a rien à
voir avec du foot, quoique hein] et tous ces passements de jambe dont je suis incapable de
vous donner le nom exact, mais on s’en fiche.
Je ne connais pas grand-chose à ce sport, à part peut-être un
coup de tête devenu bien trop célèbre et un anglais qui a insisté pour me laisser son numéro avant de partir en Californie ou aussi que quand j’ai
décidé qu’une équipe devait gagner, et bien elle doit gagner. Ce qui ne me
semble pas si compliqué que ça.
Avant – c’est-à-dire avant de vivre dans un pays où lire le
français est une douce illusion – j’achetais environ trente revues par mois. Parfois
seulement vingt. Mais rarement moins. Il y avait un budget loyer, un budget fringues
et un budget magazines.
Cherchez pas le budget provisions alimentaires, j’étais une
femme capable de se nourrir de ses passions. Pas facile tous les jours, ceci
dit, donc n’essayez pas chez vous, ça peut être dangereux hein.
Je parcourais des kilomètres juste pour les numéros anglais qui se trouvaient de l'autre côté de la frontière,
quelques autres tours en voiture pour aller acheter ceux que j’avais loupé le mois
d’avant – et qu’une petite vieille dans une boutique trop vieille oubliait
toujours de renvoyer aux maisons de publication dans les délais…
Je lisais, pas toujours, mais surtout je dévorais – ça c’est la partie
où je me nourris – les nombreuses photos.
Leurs contenus étaient variés mais c'était rarement décevant.
C’est maintenant devenu quelque chose de plus compliqué eu
égard à cette activité économique et commerciale qu’on se contenterait
d’appeler exportation si on ne connaissait pas le dico par cœur.
Les revues coûtent cher ici, très cher. Alors je me contiens
– phénomène aux conséquences pas toujours prévisibles.
Mais je craque quand même – se contenir impose des obligations que la
raison ne veut pas toujours entendre.
J’ai récemment acheté trois nouveaux magazines de déco, deux de mode et un sur Bangkok et je
peux vous affirmer, sans la moindre crainte de représailles, que les australiens sont foutument
calés en matière de déco !
Pour Let them eat cake*, la raison a écouté les restrictions
donc on verra demain.
Acheter en plusieurs fois me donne ce sentiment – idiot je le conçois – que j’ai dépensé moins d’argent. [Haha. Blague du jour à noter dans vos
carnets]
Mais je me suis dit qu’en faisant de la pub pour cette revue
fantastique, que dis-je ? Fantasmagorique ! Ils m’offriraient
peut-être le dernier numéro, celui où on peut avoir un aperçu de ma chambre en
page 62…
Non ?
Purée, finalement, si on regarde bien, je viens de donner plus
de détails qu’il n’était prévu.
[tu vois, c'est génial, t'as même pas besoin de gratouiller Miss Fyfe !]
Nota : rien à dire sur la photo aujourd'hui mais plutôt sur vous ; j’aime quand vous me laissez des commentaires aussi sympa, faites gaffe, je vais y prendre goût.
*Let them eat cake, délicieux magazine pas encore dans mon assiette mais déjà dans les kiosques.